Dès la Coupe du monde 1950 les joueurs présents sur le terrain portent des numéros de 1 à 11, sans qu’ils soient synonymes d’un poste comme aujourd’hui. Les numéros deviennent fixes pour la durée du tournoi 4 ans plus tard lors de la Coupe du Monde en Suisse, mais c’est en 1958 lors de la Coupe du Monde suédoise que le numéro 10 va prendre tout son sens.
La sélection brésilienne va envoyer sa liste de convoqués sans leur attribuer de numéro et c’est un jeune de 17 ans qui va hériter du numéro 10 au hasard par le comité organisateur. Il s’appelle Edson Arantes do Nascimiento dit Pelé. Malgré son jeune âge, il va dominer tout le tournoi et soulever avec son équipe le trophée Jules Rimet, ancêtre de celui que l’on connaît aujourd’hui, après une victoire 5-2 en finale face à la Suède. Pelé est élu meilleur joueur après avoir éclaboussé la compétition de son talent, notamment un triplé en demi-finale face à la France de Just Fontaine.
Ses performances vont marquer le monde du football et, par la suite, c’est les joueurs capables de faire la différence de par leur talent, leurs dribbles et leur sens du but qui voudront porter le 10, comme le magicien brésilien. C’est ainsi que Pelé donna naissance à des générations de meneurs de jeu comme Zico, Platini, Baggio, Maradona, Ronaldinho, Totti, Bergkamp, Okocha, Zidane, Messi et tant d’autres esthètes du ballon rond qui feront lever les foules.
Aujourd’hui le numéro 10 se fait rare, en partie car la créativité et le danger peuvent venir de toutes parts et ne sont plus réservés au seul milieu offensif : le football moderne prône des joueurs complets à tous les postes, capables d’apporter du déséquilibre qu’ils soient ailiers, milieux de terrain ou arrière latéraux. Le gardien et les défenseurs sont sollicités à la relance et l’attaquant sert de point d’appui. Le jeu ne repose plus dans les pieds d’un seul homme mais dans la qualité du collectif. Néanmoins, certains auront toujours plus de magie en eux…