Au début du XXIème siècle naît une idée folle pour attirer les fans de football vers le sport automobile : une ligue de voitures aux couleurs des plus grands clubs du monde. Selon une étude de l’époque, 40% des détenteurs d’un ticket d’abonné à la saison pour un club de foot en Angleterre ont un interêt particulier pour la course automobile. La FA, la fédération anglaise de football et la FIA, la Fédération Internationale de l’Automobile donnent leurs accords mais ce concept marketing met quelques années à éclore et c’est en 2008 qu’il prend finalement forme.
La première saison de la Superleague Formula comprend 18 écuries, pour 6 weekends de courses. Les équipes bénéficient toutes du même chassis, ressemblant à des Formules 1 mais en réalité très proches des voitures de ChampCar, ancêtre de l’IndyCar. Côté moteur, un V12 de 750 chevaux. Les monoplaces étant identiques pour tous, cela laisse la part belle au pilotage et les jeunes talents peuvent l’imaginer comme une catégorie d’accession à la F1. Au menu : AC Milan, Borussia Dortmund, AS Roma, FC Porto, Liverpool FC, Séville FC, Atlético Madrid, Corinthians, PSV Eindhoven, Tottenham, Glasgow Rangers, Beijing Guoan, FC Bâle, Olympiakos, Anderlecht, Flamengo, Al-Aïn, et Galatasaray.
Le format se veut spectaculaire et s’inspire des confrontations directes en Ligue des Champions. Pour définir la pôle de la course, deux voitures s’élancent pour 1 tour rapide, la meilleure étant qualifiée pour le tour suivant jusqu’à ce qu’il y ait un vainqueur. Le dimanche, 3 courses : une avec la grille de qualification de la veille, une avec une grille inversée puis une super-finale avec les 6 meilleurs voitures des deux courses. Avec a la clé des centaines de milliers d’euros à la gagne bien sûr.
C’est l’écurie représentant le Beijing Guoan qui s’impose lors de la saison d’ouverture et devant le succès de cette première édition une 19ème écurie vient rejoindre la compétition : l’Olympique Lyonnais ! L’année suivante c’est au tour des Girondins de Bordeaux de prendre la piste et l’OL réalise lui un gros coup mercato en signant le pilote français Sébastien Bourdais, récemment écarté de la Formule 1 par l’écurie Torro Rosso et quadruple champion du monde de ChampCar.
Mais la Superleague Formula commence à battre de l’aile. Les clubs s’impliquent peu pour la plupart, louant leur image à des gestionnaires tierces et les joueurs de foot et présidents se font rares dans le paddock. Les tribunes sont plutôt vides et les sponsors nécessaires à la bonne tenue du championnat quittent le navire. La quatrième saison de Superleague Formula en 2011 marque la fin de l’aventure et seulement deux manches seront disputés avant la disparition de la compétition faute de moyens. Cette saison tronquée marque la fin d’un crossover improbable entre football et grosses cylindrées, la seule Superleague acceptable pour les fans du ballon rond !