En 1966, l’Angleterre s’apprête à accueillir la Coupe du Monde du sport qu’elle a inventé. Alors que le trophée est exposé au milieu d’une banale exposition de timbres dans une église du quartier de Westminster, il est volé. Catastrophe pour la Fédération anglaise de football, qui demande l’aide de Scotland Yard pour retrouver la récompense mythique avant le début de la compétition !
Le trophée Jules Rimet récompensant le vainqueur de la Coupe du Monde, différent de sa version moderne que l’on connaît aujourd’hui, représente la déesse ailée de la victoire Niké et porte le nom du français fondateur du tournoi.
A l’approche de la compétition, la Coupe du Monde est remise à la Fédération anglaise de football par les détenteurs, le Brésil qui conservait soigneusement celle-ci depuis 4 ans suite au sacre de la Seleção en 1962. Elle est prêtée dans le cadre d’une grande exposition de timbres organisée par l’église méthodique de Westminster, quartier huppé de Londres. Mais la Football Association ne veut rien laisser au hasard et demande à ce que le trophée soit conservé dans une vitrine sécurisée, gardé 24h sur 24 et assuré pour 30 000£. Seulement voilà, à l’occasion de la messe du dimanche, les gardiens coordonnent mal leurs rondes et laissent le précieux trophée sans surveillance pendant une demi-heure. Il n’en faut pas plus pour que quelqu’un dérobe la déesse dorée. Cataclysme pour les anglais qui ne veulent pas subir la honte de la perte de la Coupe du Monde, celle-ci ayant déjà échappée à la convoitise des nazis pendant la Seconde Guerre mondiale grâce à l’ingéniosité du président de la fédération italienne qui l’avait cachée sous son lit dans une vieille boite à chaussures.
La police est mise sur l’affaire mais l’absence de témoin ne présage rien de bon. Heureusement une demande de rançon de 15 000£ parvient au président de la FA. Un faux échange piégé est organisé et un homme arrêté mais ce dernier prétend n’être qu’un intermédiaire et n’est pas en possession du trophée. La panique s’empare de la Fédération anglaise qui commande une copie au joaillier Georges Bird malgré l’avis contraire de la FIFA.
Mais quelques jours après, un adorable colley blanc et noir nommé Pickles va réussir là ou la police à échoué. Lors d’une promenade avec son maître David Corbett, son attention est attiré par un étrange paquet caché dans un buisson de la banlieue sud de Londres. Corbett, craignant d’abord d’avoir affaire à une bombe déposée par l’IRA, n’ose l’ouvrir avant d’être vaincu par sa curiosité. Il déballe l’objet ficelé dans du papier journal et découvre le sublime trophée. Soupçonné d’être complice Corbett est finalement blanchi et lui et Pickles deviennent de véritables stars. Le canidé est récompensé d’une médaille, d’un an de nourriture pour chiens et de 5 000£ (soit cinq fois plus que la prime des joueurs anglais qui remporteront la compétition cet été là). Ils sont invités sur tous les plateaux télés, à de prestigieuses cérémonies et Pickles jouera même son propre rôle dans un film – The Spy with a Cold Nose – une comédie d’espionnage. Grâce au bon toutou, l’honneur de l’Angleterre est sauf.
Et pourtant…
Les Anglais ramènent le trophée pour la Coupe du Monde 1970 au Mexique, qui sera remportée par le Brésil. Cette 3ème victoire leur donne le droit de conserver la coupe définitivement. La FIFA va alors créer un nouveau trophée, la version que l’on connaît aujourd’hui, avec suffisamment de place pour y graver les noms des vainqueurs jusqu’en 2038.
Mais en 1983, le trophée Jules Rimet est la pièce maîtresse d’une grande exposition au Brésil et à nouveau volé. La croyance populaire veut qu’il est été fondu en petits lingots d’or mais c’est techniquement impossible, la coupe étant faite d’un alliage d’or et d’argent. Une nouvelle réplique est réalisée par le Brésil en 1984.
On ne sait pas ce qu’il est advenu du trophée original de la Coupe du Monde, n’ayant jamais été retrouvé. Cependant, était-ce vraiment l’original ? En effet, à la suite de ses 4 années de possession, l’Allemagne de l’Ouest ayant remportée la Coupe du Monde 1954, l’a rendue avec 5cm de plus ! Cette étrange modification n’a soulevé aucune interrogation à l’époque… Seraient-ils les premiers à l’avoir perdue ? A moins que le trophée volé au Brésil soit la réplique commandée par l’Angleterre en 1966 ? Une option balayée en 1995, à la mort du joaillier Georges Bird. La « réplique » est vendue aux enchères pour la modique somme de 255 000£ à un mystérieux acheteur qui se révélera plus tard être la FIFA, remportant la mise face à la fédération brésilienne. Tous deux pensaient acquérir l’original non-remis en jeu par les anglais en 1970. Mais après expertise, il s’agirait bien de la réplique en bronze recouverte d’or…









